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Normandie
J’ai vu une mer si dense qu’elle semblait rouler des orages
une mer grise et plâtreuse
si grosse de véhémence
que même les impériales falaises
lentement lui cédaient
J’ai entendu le ressac dans les galets glacés
leur obsédant vacarme de pierre brisée
formidable débâcle mugissante
sous les lames écumantes
qui promettaient le chaos
J’ai suivi la folle dérive des mouettes au ras des côtes
qui grinçaient de frayeur
aiguisant leurs cris envolés
dans les vents contraires
alertes éperdues
J’ai voulu braver la pluie algide en vagues successives
ses attaques de métal
qui effaçaient le ciel
laminant les frontières
insinuant la misère
Alors je me suis tue
Hélène Genet
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