• Lacan - La science et la vérité (1965)

    J. Lacan « La science et la vérité » (1965)

       

    J. Lacan « La science et la vérité », Leçon d’ouverture du Séminaire XIII, L’objet de la psychanalyse, 1965-66, in Ecrits VII

     

    "Qu'on dise reste oublié derrière ce qui se dit dans ce qui s'entend." (L'Etourdit)

    "De notre position de sujet, nous sommes toujours responsables. [...] L'erreur de bonne foi est de toute la plus impardonnable." (La Science et la vérité)

    "...tout ce qu’il y a à dire de la vérité, de la seule, à savoir qu’il n’y a pas de métalangage […], que nul langage ne saurait dire le vrai sur le vrai, puisque la vérité se fonde de ce qu’elle parle, et qu’elle n’a d’autre moyen pour le faire." (La Chose freudienne) 

     

    Notes de lecture

     

    I - La question du sujet de la psyK

    • la réduction de la Spaltung, de la division du sujet, constitue l’objet de la psyK comme science

    • le cogito cartésien définit le sujet de la science en même temps qu’il est produit par elle - commentaire C. Melman : « Pour Descartes, la vérité s'est déplacée, elle n'est plus dans le système, mais dans celui qui le pense. De celui-là, je ne peux pas douter. Je peux douter de la vérité mais le fait que je doute, cela est indubitable. Donc, le sujet, la vérité ne sont plus dans le même espace que la science, et même Descartes va jusqu'à dire que le sujet est finalement dans son ex-istence, le fait qu'il se situe en dehors, il est confirmé par Dieu. Donc, avec Descartes apparaît le fait qu'il y a dans ce qui déborde la science, dans ce qui lui échappe, dans le Réel, un sujet. Un sujet capable de mettre en doute les systèmes, et que la Vérité n'est plus dans les systèmes, mais dans celui qui les construit et les met en doute. »

    • sujet divisé entre savoir et vérité qui sont de même substance (bande de Moëbius) > « le sujet est en exclusion interne à son objet »

    • de même le principe de réalité renvoie à la fois à la réalité psychique et à la réalité perçue, c’est une ligne d’expérience qui constitue le sujet de la science

    • le sujet de la science moderne coupe court à la référence humaniste, c’est un sujet sans profondeurS, sans déterminisme historique, désincarné, qui surgit de sa seule activité de penser : cogito

    • la psyK est le produit du scientisme, de sorte qu’elle ne saurait s’en séparer ; le sujet sur lequel opère la psyK est et ne peut être que le sujet de la science

    • la logique est l’ombilic du sujet, c’est dire qu’il découle des contingences d’une grammaire

     

    II - La question de l’objet et de la vérité de la psyK

    • l’objet de la psyK est l’objet a > comment le cerner dès lors qu’il est inconnaissable, qu’il est précisément ce qui du savoir choit ?

    • 1- cogito : « ergo sum » > la pensée ne se fonde que de se nouer dans la parole ; 2- cogito ergo > la pensée procède d’une cause [chose] : 3- wo es war soll ich werden > je suis soumis à un impératif, qui est d’assumer ma propre causalité... dont je ne sais rien.

    • Telle est la cause / la vérité de la psyK, c’est qu’elle n’est pas un objet : « ...tout ce qu’il y a à dire de la vérité, de la seule, à savoir qu’il n’y a pas de métalangage […], que nul langage ne saurait dire le vrai sur le vrai, puisque la vérité se fonde de ce qu’elle parle, et qu’elle n’a d’autre moyen pour le faire. C’est même pourquoi l’inconscient qui le dit, le vrai sur le vrai, est structuré comme un langage, et pourquoi moi, quand j’enseigne cela, je dis le vrai sur Freud qui a su laisser, sous le nom d’inconscient, la vérité parler. » (cf. « La Chose freudienne », conférence donnée à Vienne le 7 novembre 1955 et transposée dans les Ecrits IV)

    • la science et la religion ont ceci de commun que ce sont des sublimations / stratégies d’expulsion du sujet / modes de relation à la vérité comme cause : par forclusion pour la science, dénégation pour la Rel° (refoulement pour la magie et l’art)

     

     


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